Les forces de sécurité ont arrêté « les deux auteurs » du meurtre de cinq personnes à Bourj Hammoud
par Bahjat Jaber
Les responsables du massacre du "Camp Amanus" qui a coûté la vie au propriétaire d'une raffinerie de diamants et de bijoux Hrant Kurkdjian et ses quatre employés Avedik Boghos Boyadjian, Maria Hanna Mekhayel, Hani Al Zemmar et Khatoun Boghos Tekeyan, ont été retrouvés hier.
Après une enquête approfondie, les forces de sécurité ont pu arrêter les deux frères, Rafy Assadour Nahebtian (25 ans) et Panos Assadour Nahebtian (27 ans). Ils ont été retrouvés dans une maison à Zukak El Blat – Beyrouth Ouest, emballant les biens volés qui devaient être vendus en Europe. Les objets pillés ont ensuite été confisqués.
La confession
Les deux frères ont été emmenés au quartier général des Forces de sécurité intérieure, pour témoigner devant le procureur général du Mont-Liban, Maurice Khawam, qui a rencontré les policiers. Il a appréhendé les deux frères alors qu'ils avouaient publiquement leur crime.
Rafy a admis que lui et son frère Panos avaient toujours échangé toutes sortes de bijoux avec le propriétaire. Ils visitaient régulièrement la raffinerie, gagnant ainsi sa confiancei et celle de ses employés.
Il a ajouté que la raffinerie avait des alarmes de sécurité et un système électronique qui déclenche des mitrailleuses. Selon lui, lui et son frère ont vu la marchandise dans la raffinerie et ont prévu de tuer le propriétaire et tous les ouvriers à l'intérieur, afin de voler la marchandise et de la vendre en Europe. Après avoir tout prévu, ils sont arrivés en voiture et l'ont garée à côté de la raffinerie à « Camp Amanos ». L'un d'eux est resté à l'extérieur, près de la raffinerie, tandis que l'autre est entré. Il a été accueilli par Hrant et a fait semblant de vouloir acheter une certaine quantité de diamants. Au moment où son attention était détournée, il lui a tiré dessus avec un pistolet à silencieux de 6,75 mm, le faisant tomber au sol.
Lorsque les ouvriers ont entendu le bruit et ont vu le pistolet dans sa main, ils ont essayé de crier mais il s'est approché d'eux et a menacé de les tuer, puis il leur a tiré une balle dans la tête et dans le côté gauche de leur poitrine pour les neutraliser afin qu'ils ne crient pas. Après les avoir assassinés, il a rassemblé les marchandises composées de diamants, d'or, de corail et de perles et les a mises dans un petit sac avant de retourner à la voiture. Son frère l'attendait à l'intérieur et ils se sont enfuis vers Beyrouth-Ouest.
Rafy a déclaré qu'il avait volé 3172 grammes d'or 18 carats, 495 grammes de diamants, l'équivalent de près de 2400 carats, 3244 dollars américains et une variété de pierres précieuses comme le corail, la perle et autres, estimées à 700 mille dollars.
Il a affirmé qu'il avait commis à lui seul le meurtre de 5 personnes en ouvrant le feu avec un pistolet silencieux qu'il avait appris à utiliser avec son frère, qui portait également le sien à utiliser si nécessaire.
L'autre accusé Panos Assadour Nahabedian a avoué les mêmes faits et dit que son rôle était uniquement d'accompagner son frère, de le ramener et d'assurer la surveillance au dessous de la raffinerie. Il a nié l'implication d'un troisième complice dans le crime.
Mais certains témoins ont affirmé avoir vu trois personnes dans la voiture.
Le procureur général a demandé que les deux frères soient arrêtés et mis en isolement sans qu'aucun entretien ne soit mené. Il a également ordonné la recherche d'un tiers.
Déclaration des forces de sécurité
Selon le Bureau des relations publiques des Forces de sécurité intérieure : « Sur instruction du chef de la police judiciaire, le colonel Issam Abou Zeki, les patrouilles du peloton de Baabda, en coordination avec les patrouilles du peloton de Jounieh ont pu arrêter Panos après avoir perquisitionné sa maison à Bourj Hammoud. Une autre patrouille du peloton de Beyrouth a arrêté son frère Rafy dans la ville de Ras Beyrouth, après un échange de tirs.
Au cours de l'enquête préliminaire supervisée par le procureur général du Mont-Liban Maurice Khawam et le colonel Abou Zeki, les deux individus arrêtés ont avoué les crimes de cambriolage et de meurtre et ont révélé l'emplacement du butin. Ce dernier a été récupéré et restitué à son propriétaire, l'associé du propriétaire de la raffinerie de bijoux.
Journal Al Nahar, avril 1985